Les bases de ces quatre écoles sont d'abord: le Coran et la Sunna. Pour les questions et sujets nouveaux qui n'ont pas été traité par les textes traditionnels, les quatre écoles ont eu recours à ce qu'on appelle les outils de jurisprudence (qui varient selon chaque école et son contexte). On peut citer parmi ces outils qui s'inscrivent dans la grande catégorie de l'effort juridique « Ijtihâd »[1]:
*l'analogie (ou le rapprochement par rapport au texte traditionnel) "al-qiyâs",
*le consensus "al-ijmâ' " (basé sur la célèbre parole du Prophète (paix et salut sur lui): "Ma communauté ne peut pas avoir un consensus faux (égaré)[2]»,
*l'intérêt de la communauté "Al-masâlih al-mursala",
* la préférence personnelle en vue du bien (istihsân)
*l'opinion personnel "Ar-ra’y" (spécialité de l'école hanafite) basé sur l'interprétation (ta’wîl)
*...
Notes de bas de page:
[1] Le Prophète (paix et salut sur lui) avait enseigné à Mu'âdh ibn Jabal avant de l’envoyer au Yémen comme messager des bonnes valeurs de l’Islam: "Selon quoi jugeras-tu lorsque le besoin s'en présentera ? – Selon le Livre de Dieu, avait répondu Mu'âdh. – Et si tu ne trouves pas (de solution explicite) dans le Livre de Dieu ? – Je jugerai alors selon les Hadîths du Messager de Dieu, avait répondu Mu'âdh. – Et si tu ne trouves pas (de solution explicite) dans les Hadîths du Messager de Dieu ? – Je ne manquerai alors pas de faire un effort de réflexion (ijtihâd) pour formuler mon opinion, avait répondu Mu'âdh." Sur quoi le Prophète avait manifesté son approbation en ces termes : "Louange à Dieu qui a guidé le messager du Messager de Dieu vers ce qu'agrée le Messager de Dieu" (rapporté par at-Tirmidhî et Abû Dâoûd, voir aussi A'lâm ul-muwaqqi'în, tome 1 pp. 49-50).
Le Prophète (paix et salut sur lui) a dit : « lorsque le juge a fait un effort (juridique) (ijtahada) puis a atteint la vérité, il a deux récompenses, et s’il a fait un effort (juridique) et s’est trompé, il a une seule récompense ». Rapporté par Al-Bukhârî : Hadîth n° : 6805 : chapitre : « Al- i‘tisâm bi al-kitâb wa as-sunna »
[2] Voir Ad-dâramî (1/29) et « jam‘a al-jawâmi‘ » de l’Imam As-suyûtî (4641) : c’est parmi les trois choses que Dieu a promis à Son Messager Sidna Muhammad (paix et salut sur lui) : que sa communauté n’aura pas de consensus sur le faux.